Bricoleur.se dans l’âme, vous avez courageusement décidé de vous lancer dans la pose de votre carrelage mural. Une belle initiative qui, dans l’absolu, reste relativement accessible pour des non-initié.es. Mais attention, il est toutefois nécessaire de suivre plusieurs étapes avec rigueur pour que le résultat soit à la hauteur de vos espérances !
Que ce soit dans votre cuisine, dans votre salle de bain ou toute autre pièce qui aurait besoin d’étanchéifier sa paroi, la pose d’un carrelage est une solution idéale pour protéger le mur tout en lui donnant une jolie apparence. Mieux, il peut vous aider à agrandir visuellement votre pièce.
Une fois le carrelage choisi avec soin et dans les bonnes quantités, il y a un certain nombre d’étapes à suivre dans un ordre bien précis pour ne pas faire d’erreur.
Les règles de base
- Tout d’abord, il est préférable de poser la totalité du carrelage le même jour, en une fois, afin que les matériaux aient le même temps de séchage.
- La pose la plus fréquente pour du carrelage mural est la pose collée, plus pratique que la pose scellée. Celle-ci est surtout utilisée pour poser des carreaux grand format au sol, lorsque le sol présente des irrégularités de niveau.
- Enfin, vous devez avoir acheté en amont deux choses : un carrelage qui vous convient, tant d’un point de vue esthétique que de sa résistance. Et vous être munis des outils adéquats, que vous aurez achetés ou loués dans un magasin de bricolage.
Étape 1 : préparer la zone de pose du carrelage
Ordonner l’espace de travail
Un bon chantier est un chantier bien ordonné. D’autant plus lorsque les travaux que vous vous apprêtez à réaliser génèrent beaucoup de poussière. Pour poser votre carrelage mural, commencez par protéger le sol à l’aide d’une bâche et dégagez l’espace de travail.
Vérifier et préparer la zone de pose
Une fois posé, le carrelage est difficile à enlever. N’oubliez donc pas de bien vérifier l’état du mur sur lequel vous souhaitez le poser, notamment afin d’éviter les irrégularités et surtout l’éventualité de fuites d’eau ! Il peut par exemple y avoir des trous ou des fissures à reboucher avant de poser le carrelage. Vous pouvez aussi trouver des moisissures causées par l’humidité ambiante.
Si vous constatez de légères irrégularités en passant votre main sur le mur, poncez les zones concernées.
Procédez au lessivage complet du mur afin de supprimer les taches et enlever la poussière. Vérifiez également que le taux d’humidité dans votre mur est normal (l’inverse laisserait soupçonner une fuite d’eau non résolue !).
Étape 2 : préparer vos outils de travail
Après avoir fini de préparer votre espace de travail, veillez à ce que vos outils et vos matériaux soient bien tous rassemblés à côté de vous.
Mais au fait, quels sont les outils nécessaires pour poser un carrelage mural ?
Les essentiels à avoir dans la mallette d’un poseur de carrelage :
Les carreaux de votre carrelage | Ceux-ci doivent être en quantité suffisante. Vous devrez avoir au préalable calculé la quantité nécessaire en mètres carrés pour couvrir toute votre surface. Prévoyez toujours un peu de marge pour les chutes et pour vous garantir d’en avoir en réserve au cas où vous feriez une erreur de découpe, par exemple. |
Une truelle | Petite pelle à main de forme triangulaire ou carrée qui vous servira à étaler le mortier-colle sur la surface de pose du carrelage. |
Du mortier-colle | Il s’agit d’une pâte épaisse qui vous permettra de faire tenir vos carreaux au mur. Selon les magasins, il en existe parfois différentes sortes pour les carrelages au sol et pour les carrelages muraux. Il est conseillé de bien se renseigner auprès du vendeur en cas de doute sur son utilisation. |
Un maillet | Sorte de marteau mais dont la tête est en bois ou en caoutchouc. Pour fixer un carreau au mur, il est préférable d’utiliser un maillet à tête de caoutchouc afin de minimiser tout risque de casse. |
Une carrelette (ou découpe-carreau) | Il s’agit d’un outil à scier, électrique ou manuel, spécialement conçu pour le carrelage. Pour les découpes arrondies, vous pouvez aussi utiliser une scie sauteuse ou une meuleuse d’angle. |
Des croisillons | Ce sont de petites croix dont le rôle est d’assurer un bon écartèlement entre les carreaux du carrelage. Ce sont les croisillons qui permettent de former les lignes dans lesquelles viendront s’incruster les joints. |
De la pâte à joint | Son nom parle de lui-même : c’est la pâte qui vous sert à réaliser les joints de votre carrelage. |
La location, une solution adaptée
Si vos travaux sont ponctuels et que vous ne disposez pas d’un espace de stockage très grand, il est préférable de louer du matériel à un professionnel ou de recourir à un artisan spécialisé. Cela vous évitera de vous retrouver avec de nombreux outils que vous ne saurez pas où stocker par la suite.
Mettre tous les outils à votre portée
Cela va de soi : lorsqu’on travaille sur un chantier, les outils doivent se trouver à portée de main ! Gardez notamment à proximité vos cartons de carreaux prêts à l’emploi, car même s’ils ne sont pas volumineux, ces derniers peuvent être très lourds (c’est un peu comme lorsqu’on déménage des cartons de livres !). Munissez-vous d’un diable ou d’un chariot pour éviter de vous blesser.
Étape 3 : encoller le mur
Encoller un mur consiste à y appliquer du mortier-colle, sorte de pâte grise qui servira à la future tenue du carrelage. Cette étape concerne aussi bien le carrelage au sol que le carrelage mural, mais elle est d’autant plus importante lors de la pose d’un carrelage mural pour maintenir les carreaux à la verticale !
Comment faire du mortier-colle ?
Pour obtenir votre mortier-colle, rien de plus simple. Ce matériau est vendu sous forme de poudre en sachet. Il vous suffit de le mélanger avec de l’eau dans un récipient adapté jusqu’à obtenir une texture pâteuse épaisse et homogène. Le mélange peut se faire au moyen d’une mélangeuse mécanique ou avec une bonne préparation des muscles de vos bras !
Comment encoller le mur ?
Étaler le mortier-colle
Pour encoller un mur, la méthode est la suivante : prenez le mortier-colle et étalez-le sur l’espace de pose avec l’aide de la truelle ou bien une spatule dentelée. Une couche de 5 mm est suffisante pour bien accrocher les carreaux.
Retirer l’excédent
Procédez en plusieurs secteurs d’environ 1m2, et veillez à bien retirer l’excédent de mortier-colle avec une éponge avant que celui-ci ne sèche.
Dessiner des sillons
Une fois le mortier-colle étalé, dessinez des sillons à l’horizontale et à la verticale : ce traçage renforcera la bonne accroche de vos carreaux.

À noter : bien que sa prise soit rapide, il peut arriver que le mortier-colle glisse légèrement, en particulier dans le cas d’une pose à la verticale, comme c’est le cas pour un carrelage mural. Si vous rencontrez ce problème, vous pouvez utiliser des piques calées au sol pour maintenir les carreaux le temps que le mortier-colle commence à durcir.
Étape 4 : poser les carreaux
Suite à l’encollage du mur vient l’étape la plus délicate : la pose des carreaux. C’est de cette phase que dépendra l’aspect esthétique de votre carrelage mural, et avec lui, la réussite de votre projet !
Dessiner un plan de pose
Le plan de pose est important car c’est lui qui va déterminer l’apparence de votre carrelage. Avant de poser les carreaux, vous devez au préalable avoir dessiné un plan ou calepinage. Celui-ci permet de déterminer avec précision la composition de votre carrelage. En fonction de la forme de vos carreaux (carrés, rectangulaires, hexagonaux…), la composition laisse plus ou moins de liberté. L’important est que le résultat vous plaise et soit réaliste, c’est-à-dire qu’il tienne compte des dimensions réelles de vos carreaux lors de leur passage à petite échelle.
Ce plan est d’autant plus important si vous souhaitez réaliser une mosaïque, assembler des couleurs et/ou des formes différentes de carreaux, car il vous servira de guide tout au long de la pose.
Préparer les carreaux
Avant de commencer, placez vos cartons de carreaux à proximité du mur de pose. Cette précaution vous permettra de ne vous épargner un nombre important d’allers-retours, d’autant plus que les cartons de carreaux sont parfois très lourds à dépasser. Vous n’aurez ainsi plus qu’à piocher les carreaux les uns après les autres au fur et à mesure que vous les appliquerez sur le mur.
Si vous avez une mosaïque composée de différents motifs ou une composition de carreaux de formes diverses, classez-les auparavant en ordre de pose suivant votre plan. Cela vous facilitera grandement la tâche !
Poser les carreaux
La pose des carreaux peut enfin démarrer. Commencez par poser les carreaux de la ligne horizontale la plus basse de votre mur, puis remontez progressivement ligne après ligne. Veillez également à bien placer votre premier carreau au bon endroit. Le mortier-colle sèche relativement vite, ce qui vous obligerait à détruire un carreau mal posé pour en installer un nouveau à la place si vous réalisiez que vous aviez fait une erreur.
N’hésitez pas à vous aider d’un tasseau fixé au mur pour vous assurer de suivre une ligne droite, ou bien un niveau à bulle (voir étape 5).
Pour fixer les carreaux, utilisez un maillet en caoutchouc et frappez suffisamment fort pour bien l’ancrer dans le mortier-colle.
Poser les croisillons
À chaque carreau que vous fixez, n’oubliez pas de glisser des croisillons à chaque angle avant de placer le carreau d’à côté. Ce sont ces croisillons qui permettront ensuite créer des lignes entre les carreaux pour pouvoir y glisser les joints.

L’épaisseur des croisillons doit respecter une certaine largeur. Si vous posez un carrelage mural d’intérieur, prévoyez 2 mm pour du carrelage rectifié et 4 mm pour un joint normal.
S’il s’agit d’un revêtement mural d’extérieur, la largeur minimale doit être de préférence de 3 mm pour du carrelage rectifié.
Vous pouvez néanmoins jouer sur l’épaisseur du joint en fonction de l’aspect esthétique que vous souhaitez donner à votre carrelage. Un joint très fin sera plus discret et facile à nettoyer qu’un joint large. Tout dépend donc de vos goûts… et de votre motivation pour le ménage !
Étape 5 : Contrôler le niveau des carreaux
Après avoir posé les premiers carreaux, faites bien attention à vérifier la régularité de la pose. Pour cela, vous pouvez vous munir soit d’un tasseau fixé au mur, soit d’un niveau à bulle que vous placez à l’horizontale ou à la verticale sur une ligne de carreaux selon l’alignement que vous voulez vérifier. Il faut que la bulle se trouve en plein centre.

Du point de vue du relief, vous pouvez utiliser un maillet pour enfoncer un carreau qui ressortirait trop par rapport aux autres, ou en déplacer un qui ne serait pas bien dans l’axe.
Découper un carreau
La dernière ligne de votre carrelage ou le dernier carreau tombe rarement au bon endroit ; il apparaît alors nécessaire de le découper. Cette étape peut impressionner mais elle reste pourtant simple.
Tracer le trait de coupe
Tout d’abord, vous devez placer le carreau à l’endroit où vous prévoyez de le poser. À l’aide d’un crayon ou d’un marqueur, tracez le trait de coupe : c’est lui qui détermine l’endroit où vous devez le couper.
Procéder à la découpe
Vous pouvez alors procéder à la découpe au moyen d’une carrelette manuelle ou électrique. Cet outil, composé d’un système de découpe à la scie et de levier pour finir de « casser » le carrelage à l’endroit souhaité, est très facile d’utilisation. N’oubliez pas au préalable d’enfiler une paire de gants afin de protéger vos mains.

Étape 6 : faire les joints
Ôter les croisillons
Vos carreaux sont tous posés, il est temps de vous reposer ! 24 heures, c’est le temps que vous devrez patienter avant que le mortier-colle soit entièrement sec.
En attendant, ôtez les croisillons. Cette étape doit se faire avant que le mortier-colle ait séché, au risque d’avoir du mal à les enlever. L’espace des joints est maintenant créé et prêt à accueillir la pâte à joint. C’est cette pâte qui les tiendra bien serrés les uns contre les autres et garantira la solidité et l’étanchéité de vos carrelage mural.
Attention : si vous n’attendez pas suffisamment longtemps que le mortier-colle soit sec, les carreaux risquent de glisser avec la pâte à joint.
Appliquer la pâte à joint
Une fois le mortier-colle tout à fait sec, vous pourrez appliquer la pâte à joint dans les petites « tranchées » entre les carreaux à l’aide d’une truelle. Celle-ci doit s’étaler en une couche suffisamment épaisse pour éviter de laisser des trous entre les carreaux. Cela arrive parfois ; il vous suffit alors de les reboucher avec la pâte à joint après coup.
Retirer le surplus
Après avoir étalé la pâte à joint de manière homogène sur toute la surface du carrelage, retirez le surplus à l’aide d’une raclette, puis passez assez vigoureusement une éponge ou un linge humide pour nettoyer vos carreaux.
Il est possible que cela laisse quelques traces appelées « voiles de ciment ». Rassurez-vous, celles-ci ne sont pas irréversibles et vous pourrez très bien les nettoyer une fois que la pâte sera sèche. Pour cela, il vous suffit d’utiliser un produit spécial « fin de chantier ». Attendez simplement que 24 heures se soient écoulées après la pose des joints pour appliquer ce produit.
Comment obtenir des joints étanches ?
Pour avoir des joints étanches, il est nécessaire que ceux-ci soient le plus réguliers possible, d’où l’importance de suivre scrupuleusement les étapes précédentes. Un espacement régulier rendra aussi mieux d’un point de vue esthétique.
Quelle pâte à joint choisir ?
On trouve dans le commerce différentes sortes de pâtes à joint. Certaines sont conditionnées dans des sacs sous forme de poudre qu’il suffit de mélanger avec de l’eau. D’autres ne nécessitent même pas de mélange préalable.
Il en existe aussi de diverses teintes : gris clair, beige, blanc, noir… Le choix de la teinte de vos joints ne dépend que de l’aspect que vous voulez donner à votre carrelage. Soit vous faites les joints de la même teinte que les carreaux, si vous voulez que le joint se fasse le plus discret possible. Par exemple un joint gris foncé avec des carreaux noirs. Soit dans une couleur harmonieuse et complémentaire au coloris du carrelage.
Attention, pensez aussi en termes d’usage : un joint blanc sera plus facilement sali et difficilement nettoyable qu’un joint foncé.
Recourir à un artisan
Vous l’avez constaté, poser du carrelage mural est finalement plutôt simple, si l’on suit toutes ces étapes avec minutie. Cependant, il est tout à fait normal d’appréhender quelque peu ce projet si vous ne l’avez jamais fait auparavant. Cela d’autant plus si l’enjeu d’étanchéisation de votre pièce est grand, en particulier pour les pièces à fort taux d’humidité.
Si vous ne vous sentez pas sûr.e de vous, vous avez toujours la possibilité de recourir à un professionnel. La pose d’un carrelage mural reste une opération relativement peu coûteuse et vous garantit un travail de qualité. Au contraire, si vous êtes certain.e de votre coup, n’hésitez plus, vous avez tous les outils en main !

Les travaux réussis, c'est IZI !
Je lance ma rénovationUn commentaire, une question ?