Dans une étude publiée en novembre 2023, l’association UFC-Que Choisir dénonçait une tarification opaque des opérateurs de bornes de recharge en libre-service, accessibles au public. Depuis, l’Autorité de la concurrence a rendu son avis sur la question, préconisant plus de transparence tarifaire. Alors, comment contraindre les opérateurs à mieux informer les automobilistes sur les prix de la recharge ? Le point avec IZI by EDF.
L’opacité des tarifs de la recharge de voiture électrique sur les bornes en libre-service
L’association UFC-Que Choisir dénonçait en novembre dernier dans une étude dédiée une grande confusion autour des tarifs de la recharge sur les bornes accessibles au public.
L’étude a notamment mis en évidence des tarifs variables selon de nombreux critères : la puissance (22 kW, 50 kW, 150 kW et jusqu’à 350 kW pour les superchargeurs les plus rapides), la localisation de la borne, le temps de stationnement de l’utilisateur ou même l’abonnement souscrit.
Avec jusqu’à 800 % d’écarts de prix constatés entre 2 opérateurs, il demeure en effet difficile pour un automobiliste roulant en électrique de s’y retrouver et de savoir où recharger sur le domaine public, au meilleur prix (ou recharger gratuitement, dans le meilleur des cas).
Pour l’heure, recharger à domicile – quand on vit en maison individuelle – reste la solution la plus simple et la plus économique, entre 2 et 3 € TTC les 100 km de recharge, avec une citadine électrique.
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Dans son étude, l’association a également proposé plusieurs mesures pour protéger et mieux informer les consommateurs, comme le paiement généralisé par carte bancaire et l’affichage obligatoire des prix de la recharge (pour ne citer que les principales mesures).
L’Autorité de la concurrence incite à plus de transparence dans l’affichage des prix
L’Autorité de la concurrence s’était autosaisie du dossier sur le fonctionnement concurrentiel du marché des IRVE (infrastructures de recharge pour véhicules électriques) en début d’année 2023.
Elle vient tout juste de rendre son avis public, avec plusieurs recommandations données pour les bornes de recharge accessibles au public :
👉 Imposer aux opérateurs de recharge une tarification de la recharge au kilowattheure (kWh), mise à jour en temps réel, par point de recharge. Pourront éventuellement s’ajouter des frais à la minute.
👉 Obliger les opérateurs à afficher instantanément le prix payé par l’utilisateur de la borne, à la fin d’une session de recharge.
👉 Expérimenter l’affichage du prix de la recharge en amont des stations (via l’installation de totems aux entrées principales d’autoroutes), comme le font les stations de services pour tout type de carburant.
A noter que l’Autorité se prononce par ailleurs en faveur d’un maillage territorial en IRVE plus cohérent et plus équilibré, au regard des disparités territoriales à date en France.
L’Autorité de la concurrence est un organisme indépendant qui intervient quand l’équilibre de la concurrence est faussé. Elle réprime les pratiques anticoncurrentielles. Elle peut aussi formuler des avis et émettre des recommandations sur des projets de texte, réformes de loi ou sur toute question de concurrence utile au débat public.
L’Autorité entend donc mieux informer le consommateur sur le prix avant et après la recharge. Mais il ne s’agit là que de recommandations, à destination des pouvoirs publics, des régulateurs sectoriels et des acteurs du secteur des IRVE.
Seul un encadrement législatif permettrait d’imposer de tels changements et surtout de les harmoniser à travers tout le territoire. D’ici là, les opérateurs de recharge qui le souhaitent ont tout intérêt à améliorer l’affichage de leurs prix, non seulement pour mieux informer et fidéliser leurs clients, mais aussi pour se conformer aux évolutions législatives.
