Le disjoncteur est un module du tableau électrique destiné à protéger votre installation électrique des éventuelles surcharges de tension et courts-circuits. Deux types de disjoncteurs sont présents sur le marché dont le disjoncteur courbe D. A quoi sert-il ? IZI by EDF répond justement à la question dans cet article.
Qu’est-ce qu’un disjoncteur courbe D ?
Deux principaux types de disjoncteurs sont disponibles sur le marché pour équiper les tableaux électriques de basse tension : le disjoncteur courbe C et le disjoncteur courbe D.
Les disjoncteurs courbe C et D remplissent le même rôle, à savoir protéger votre installation électrique, notamment protéger les biens d’un logement des courts-circuits, surtensions et surcharges électriques.
Sur un disjoncteur, la lettre « C » ou « D » est toujours suivie d’un chiffre qui correspond à l’intensité maximale, elle-même suivie d’un « A » (pour ampères). Par exemple, un disjoncteur D 16A correspond à un disjoncteur courbe D d’une intensité de 16 ampères.
Par définition, un disjoncteur courbe D peut supporter une charge plus importante sans se couper. Il est adapté aux appareils énergivores qui requièrent de la puissance pour démarrer.
Si le disjoncteur courbe D est résistant, il est toutefois limité à 14 fois son intensité nominale (lors du démarrage de l’appareil, pendant quelques millisecondes). Il distingue parfaitement un besoin ponctuel, pour le démarrage d’un appareil, d’un dysfonctionnement au sein du circuit. Votre installation électrique reste ainsi parfaitement protégée.
Quand installer un disjoncteur courbe D ?
Le disjoncteur courbe D est adapté aux appareils qui requièrent de la puissance au démarrage, comme :
- Un système de ventilation de type VMC ;
- Un système de chauffage comme la pompe à chaleur (PAC air-eau) ;
- Un système de régulation de l’air comme la climatisation ;
- Des machines-outils utilisées par des artisans, comme une pompe de relevage.
L’exemple le plus courant est celui de la climatisation. Imaginez que votre nouveau système de rafraîchissement ait besoin d’une intensité de 20 A pour fonctionner. Au démarrage, son moteur demande une alimentation plus importante.
Avec un modèle courbe C, la disjonction est inévitable à chaque démarrage de l’appareil. L’installation d’un disjoncteur courbe D 20 A permet en revanche de supporter cet appel de charge sur quelques millisecondes. Une fois l’impulsion de la mise en marche donnée, la consommation retrouve son niveau normal.
Courbe C ou D : quelle est réellement la différence ?
La différence réside plutôt dans la capacité à supporter, pendant un laps de temps de quelques millisecondes, une intensité ou une charge nominale plus importante au moment de la mise en marche d’appareils énergivores.
Visualisez plutôt un caddie rempli de courses, qui est à l’arrêt. Au moment de la première poussée, vous devez exercer une forte impulsion pour que le caddie roule plus facilement par la suite. C’est exactement la même chose avec le disjoncteur courbe D qui apporte cette force supplémentaire, dit l’appel de courant.
La courbe catégorise les disjoncteurs, selon leurs performances au déclenchement. Plus le courant entrant est élevé, plus le temps de déclenchement est court. Les disjoncteurs sont classés de la manière suivante :
- Courbe C : déclenchement lorsque l’intensité du courant est entre 5 et 10 fois supérieure au calibre du disjoncteur ;
- Courbe D : permet un appel de charge très court de 10 à 14 fois l’intensité nominale ;
- Courbe B : est utilisé pour les dépassements faibles (entre 3 et 5 fois le calibre du disjoncteur) ;
- Courbe Z : on le retrouve surtout pour protéger le matériel électronique. Il est très sensible et détecte les pics entre 2,4 et 3,6 fois l’intensité nominale ;
- Courbe MA : ici, seuls les pics 10 fois supérieurs au courant nominal déclencheront ce dispositif. Destiné au raccordement des démarreurs de moteurs, il ne protège pas des surcharges lentes.
La tolérance du disjoncteur courbe D face aux pics de courant transitoires est le meilleur moyen d’éviter les coupures de courant intempestives.