Les voitures hybrides ont su se faire une place de choix dans le marché automobile européen. Avec une croissance rapide et une adoption massive, elles représentent une part significative du marché automobile neuf, en particulier en France. Ce succès repose sur plusieurs facteurs : un parfait compromis entre la motorisation thermique et l’électrique, et, un large choix de modèles hybrides. Mais la technologie hybride présente aussi des limites. Explications avec IZI by EDF.
Véhicules hybrides : les raisons du succès
L’engouement pour ces bolides est particulièrement marqué en Europe, notamment en France où près de 38 % des nouvelles immatriculations concernent des modèles hybrides en 2024 (1), devant les modèles essence et diesel.
Les voitures hybrides séduisent avant tout par leur capacité à concilier les avantages de l’électrique et les avantages d’une motorisation thermique.
✅ Alors que les véhicules électriques sont encore trop chers à l’achat pour une majorité de ménages français, les hybrides sont beaucoup plus accessibles que les modèles tout électriques. Les hybrides ne sont toutefois pas éligibles au bonus écologique.
✅ Les hybrides réduisent la consommation de carburant de l’ordre de 5 à 20 % selon les modèles (1), par rapport à leur équivalent thermique.
✅ Les hybrides lorsqu’elles sont rechargeables permettent aussi de circuler en mode électrique sur des trajets courts sans émission de CO2 (tout en gardant le moteur thermique pour les longs trajets).
✅ Contrairement aux voitures électriques, toutes les hybrides ne requièrent pas nécessairement d’infrastructure de recharge pour faire le plein d’énergie. Tout dépend de la capacité de la batterie du véhicule.
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Une offre de véhicules hybrides diversifiée et en constante évolution
Les constructeurs automobiles ont rapidement compris le potentiel de l’hybride et proposent désormais une large gamme adaptée à différents profils d’utilisateurs.
Si les micro-hybrides (c’est-à-dire sans moteur électrique mais avec une petite batterie) séduisent les automobilistes réalisant de courtes distances, les hybrides rechargeables, ou « plug-in », répondent à des usages plus variés : des trajets urbains courts aux déplacements plus longs nécessitant un moteur thermique de support.
Pour les grands groupes comme Stellantis, Volkswagen et Toyota, l’hybride est une composante essentielle de leur stratégie. Stellantis commercialise à juste titre près d’une trentaine de modèles hybrides en 2024 (prochainement la nouvelle Citroën C3, la Peugeot 3008, l’Alfa Romeo Junior en version hybride). Volkswagen a quant à lui annoncé une nouvelle génération d’hybrides pour 2025.
Avec les avancées technologiques pour optimiser la récupération d’énergie et l’autonomie des batteries, l’offre hybride est aujourd’hui compétitive sur le marché automobile.
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Les défis et les contradictions d’une technologie en transition
Malgré leur succès commercial, les véhicules hybrides posent un défi de taille pour les industries : la décarbonation du transport.
En effet, leur moteur thermique, même utilisé de manière réduite dans le cas des hybrides rechargeables, demeure une source d’émissions de gaz à effet de serre (CO2).
Certains experts, comme ceux de l’ONG Transport & Environment, estiment que les hybrides ne peuvent satisfaire les exigences de réduction des émissions pour atteindre les objectifs climatiques. Les émissions en mode thermique, bien que réduites par rapport à un véhicule thermique, n’atteignent pas les standards d’un véhicule électrique (zéro émission).
De plus, certains experts craignent que le succès de l’hybride (notamment l’hybride rechargeable) ne ralentisse l’adoption des véhicules 100 % électriques. L’Union européenne a d’ailleurs programmé l’interdiction de vente des modèles hybrides neufs d’ici à 2035.
Enfin, d’autres défis se profilent : le coût élevé des véhicules hybrides, les limitations de la durée de vie des batteries et le manque d’infrastructures de recharge. L’hybride rechargeable, bien qu’innovant, reste donc une technologie de transition qui devra inévitablement céder la place à l’électrique, si l’Europe souhaite réduire sa dépendance au pétrole.
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