Le passeport batterie fera d’ici quelques années office de pièce d’identité de votre batterie : un document 100 % numérique accessible via un QR code placé directement dans le véhicule, renseignant l’état de santé de la batterie, la quantité d’émissions de CO2 associée, la recyclabilité des matériaux… Le but : encourager des choix plus éclairés et responsables pour l’acquisition d’un véhicule électrique. Les détails sur ce nouveau permis de circulation avec IZI by EDF.
Un document numérique sur le cycle de vie d’une batterie
Contrairement à l’expression « Circulez, il n’y a rien à voir ! », le passeport batterie se veut justement transparent sur toutes les étapes du cycle de vie d’une batterie de véhicule électrique. C’est un peu comme si vous scanniez votre véhicule pour connaître son identité à la manière de l’application Yuka qui décrypte les étiquettes des produits alimentaires et cosmétiques et analyse leur impact sur la santé !
Le document donnera accès aux informations clés, entre autres sur :
- La chaîne d’approvisionnement ;
- La fabrication des batteries ;
- La quantité d’émissions de CO2 associée à la batterie ;
- La recyclabilité des matériaux qui composent une batterie ;
- L’historique et l’état de santé de la batterie (via un numéro d’identification propre à chaque batterie).
Dans cette course à la transparence et à la recyclabilité, certains constructeurs ont pris les devants. Volvo avec la commercialisation de son SUV électrique EX90 en 2024 a notamment inauguré le passeport batterie, disponible pour l’achat ou la location du véhicule.
En évaluant l’état de santé de la batterie (State of Health, ou SoH), le conducteur ou futur acquéreur d’un véhicule électrique pourra mieux appréhender la durée de vie de son véhicule, connaître aussi sa capacité résiduelle, ainsi que son autonomie réelle.
Lorsqu’une batterie est dégradée et présente une capacité inférieure à 70 % de son SoH pendant la période couverte par la garantie, le constructeur automobile du véhicule est dans l’obligation de remplacer la batterie.

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Origine des matériaux, recyclabilité des batteries, sécurisation des données : des enjeux pour l’UE
Ces dernières années, l’Union européenne (UE) s’est montrée plus investie en matière de mobilité électrique, mais aussi plus exigeante.
L’UE a notamment défini des objectifs de recyclage des batteries en fin de vie et d’utilisation de matériaux recyclés dans les nouvelles batteries… Avant d’ordonner la mise en place du passeport batterie pour les toutes les véhicules électriques en circulation sur le marché européen, à l’horizon 2027.
Selon les objectifs du Règlement batterie adoptée par le Parlement Européen le 14 Juin 2023, les constructeurs devront prévoir 16 % de cobalt, 6 % de nickel, 6 % de lithium recyclés d’ici 2031 dans les batteries de véhicules électriques (1).
En théorie, la transparence sur l’information du véhicule est une bonne nouvelle pour les consommateurs et une démarche ambitieuse pour l’écologie. Mais en pratique, plusieurs obstacles demeurent. Le parcours de fabrication d’une batterie reste encore trop opaque. Difficile de savoir d’où viennent 100 % des matériaux qui la composent (lithium, cobalt, nickel par exemple), ni comment la batterie sera recyclée.
Autre problème : pour l’heure, les données techniques des batteries, leur historique d’usage ou leur potentiel de réutilisation ne sont pas toujours rendus accessibles par les constructeurs automobiles… Ce qui à terme peut rompre la confiance des consommateurs.
Des craintes liées à la sécurisation des données s’ajoutent avec le risque que les données relatives aux batteries ne soient altérées et falsifiées.
Pour palier ce manque, des solutions de diagnostic du véhicule ont vu le jour, certifiant le SoH de batterie et fournissant des données précises sur l’état de santé du véhicule.
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Une aubaine pour le marché de la voiture électrique de seconde main
Le marché de l’occasion pour les véhicules électriques est en croissance. Mais un frein demeure pour les futurs acquéreurs : la crainte liée à l’état de la batterie d’une voiture déjà utilisée plusieurs années, plusieurs milliers de kilomètres au compteur. Et pour cause, la batterie est l’élément le plus coûteux du véhicule – 30 à 40 % de la valeur du véhicule électrique selon certains experts – et sa dégradation reste difficile à estimer pour les acheteurs.
Le passeport batterie pourrait changer la donne. Grâce à des données standardisées sur l’état de santé de la batterie, ses cycles de charge, il devrait offrir une meilleure visibilité. Les futurs acquéreurs pourront évaluer plus facilement la valeur réelle d’un véhicule électrique d’occasion. Côté vendeurs, le véhicule électrique dont la batterie affiche une bonne santé pourrait être d’autant plus valorisée en vue d’une vente !
Ce nouvel outil devrait donc favoriser donc les transactions plus justes, rassurer les particuliers et stimuler le marché de la seconde main.

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A quand la standardisation du passeport batterie ?
Le passeport batterie ne relève plus de la simple idée. Il deviendra obligatoire dans l’Union européenne dès février 2027, pour toutes les batteries de véhicules électriques de plus de 2 kWh. Sont donc concernés les voitures électriques, mais aussi les vélos ou scooters électriques.
Chaque batterie devra être accompagnée d’un passeport numérique. Ce document contiendra, on l’a dit, des informations sur sa composition, son origine, son état de santé, et sa fin de vie.
Des acteurs industriels, comme Catl, Renault ou Volkswagen, travaillent déjà sur des prototypes. Les premiers tests sont en cours, et les plateformes techniques commencent à émerger. Reste à voir si l’ensemble des fabricants sera prêt à temps pour répondre aux exigences européennes.
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