Quelle est l'autonomie réelle d'une voiture électrique ?
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Autonomie

Comment connaître l’autonomie réelle d’une voiture électrique ?

Marine Marine

Temps de lecture 4 min

Si vous aviez en tête d’utiliser l’autonomie complète de votre voiture électrique pour vos longs trajets, attention, l’autonomie du véhicule en conditions réelles ne correspond pas tout à fait à l’autonomie annoncée par le constructeur automobile. On vous avait promis 400 km à bord de votre berline, mais au final, le compte n’y est pas. Alors à quoi correspond l’autonomie réelle ? Qu’est-ce qu’un cycle WLTP ? Quelles utilisations et conditions réduisent l’autonomie ? Éclairage avec IZI by EDF.

En résumé

  • L’autonomie d’une voiture électrique est une autonomie théorique calculée à partir de tests de véhicules dans des conditions idéales (norme WLTP), qui ne reflètent pas les conditions réelles.

  • Plusieurs facteurs peuvent diminuer l’autonomie d’un véhicule : vitesse, type de route empruntée, conditions météorologiques, utilisation du chauffage ou de la climatisation.

  • Une étude UFC-Que Choisir a fait apparaître des différentiels de l’ordre de 10 à 30 % entre autonomie en cycle WLTP annoncée par les constructeurs et autonomie en conditions réelles.

Autonomie théorique et autonomie réelle : quelles différences ?

Dans les publicités faisant la promotion de voitures électriques, vous constaterez une chose : l’autonomie exprimée en kilomètres est toujours associée à la mention WLTP (en anglais Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures, soit en français la Procédure d’essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers).

L’info IZI

Le cycle WLTP est imposé depuis septembre 2018 en France pour évaluer la consommation d’énergie des véhicules et remplace le cycle NEDC (New European Driving Cycle).

Il s’agit d’une autonomie théorique calculée à partir de tests de véhicules dans des conditions idéales (où vous consommeriez le moins possible). Une grande partie du trajet est effectuée en ville, avec une température modérée et un style de conduite relativement doux.

L’autonomie en cycle WLTP annoncée par le constructeur est un bon référentiel pour comparer plusieurs modèles. Mais elle n’est toutefois pas représentative des conditions réelles qui tiennent compte de la conduite et de l’environnement (route, météo notamment).

tesla interieur tableau de bord

Quels facteurs prendre en compte pour définir l’autonomie réelle ?

Votre vitesse, le type de route empruntée (sur autoroute, en ville ou les deux), les conditions météorologiques (T°C, vent notamment, route sèche, pluie ou neige) ou encore l’altitude peuvent sensiblement diminuer l’autonomie théorique annoncée par le constructeur pour votre modèle de véhicule électrique. D’autres facteurs comme l’utilisation du chauffage ou de la climatisation lorsque vous roulez peuvent aussi réduire le nombre de kilomètres.

🔎Focus sur l’autonomie réelle d’une Renault Mégane E-Tech

  • Une Renault Mégane E-Tech Standard 40 kWh présente 300 km d’autonomie théorique en cycle WLTP.

  • Avec une température extérieure de 5°C en utilisant du chauffage (contre 20°C en moyenne en cycle WLTP), l’autonomie est ramenée à 295 km.

  • De surcroît avec des vents à une vitesse de 30 km/h, l’autonomie diminue encore un peu plus, ramenée à 264 km.

  • Par temps de pluie, vous perdrez de nouveau quelques kilomètres d’autonomie, ramenée à 254 km.

  • Résultats, on note un différentiel d’environ 15 % en roulant dans des conditions altérées par rapport à des conditions idéales en cycle WLTP.

Autonomie réelle des voitures électriques : quelques exemples concrets

La grande majorité des véhicules électriques présentent une autonomie théorique comprise entre 150 et 800 km en cycle WLTP, et pour les grandes autonomies, jusqu’à 1 000 km d’autonomie comme la Nio ET7.

De nombreux automobilistes roulant en électrique constatent pourtant des écarts d’autonomie. Une étude réalisée par UFC-Que Choisir (1) a par exemple permis de constater que l’autonomie réelle était systématiquement inférieure à l’autonomie théorique, avec un différentiel de 10 à 30 %. UFC-Que Choisir a réalisé des tests avec des conditions plus proches de la réalité (que les tests de la norme WLTP) : le véhicule est chargé avec 200 kg, la climatisation est activée, le conducteur roule en partie sur autoroute à 130 km/h.

Résultats, la totalité des véhicules testés affichent un écart entre l’autonomie annoncée et l’autonomie réelle. La MG4 et la Dacia Spring affichent notamment un différentiel de 10 % entre l’autonomie WLTP et l’autonomie réelle (selon le protocole de mesures d’UFC-Que Choisir). Un différentiel qui s’élève à 28 % pour la Tesla Model 3 Standard Range.

Autonomie théorique annoncée par le constructeurAutonomie réelle mesurée (batterie chargée de 0 à 100 %)Différence entre l’autonomie théorique et l’autonomie réelle
Fiat 500e 118 ch312 km339 km12 %
Peugeot e-208 136 ch (avant restylage 2023)362 km284 km22 %
MG MG4 150 kW435 km392 km10 %
Tesla Model 3 Standard Range RWD554 km398 km28 %
Dacia Spring 220 km198 km10 %
Résultats partiels de l’étude UFC-Que Choisir (Avril 2024). D’autres modèles électriques ont été testés.

L’enquête a révélé également des différences de puissance de charge en courant continu (DC) sur les bornes de recharge accessibles au public, notamment les superchargeurs. Les tests révèlent que la puissance de charge n’atteint son maximum que sur une très courte durée.

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Comment l’autonomie des voitures électriques est-elle mesurée ?

L’autonomie annoncée par les constructeurs automobile est exprimée à partir des données du cycle WLTP, produites à partir de batteries tests en laboratoire.

Le véhicule est placé sur un banc à rouleaux permettant la rotation des roues. Le test simule les conditions de circuits mixtes (urbains, extra-urbains), sur 23 km de distance, avec 14°C de température extérieure au départ et 23°C ensuite, roulant à une vitesse moyenne de 46,5 km/h et 131 km/h au maximum. Les résultats des tests sont relativement complexes à analyser pour un non-spécialiste.

Une autre méthode pour calculer l’autonomie d’un véhicule consiste à tenir compte de la capacité de la batterie exprimée en kilowattheures (kWh) et de la consommation du véhicule exprimée en kWh pour 100 km parcourus. Attention, cette autonomie est théorique et ne tient pas compte des conditions réelles de la route, de votre conduite et des conditions météorologiques.

Calcul de l’autonomie (théorique)
Autonomie (km) = Capacité de la batterie (kWh) / Consommation (kWh) x 100

Quelle autonomie choisir pour sa voiture électrique ?

Il est admis par les spécialistes de la mobilité électrique qu’un véhicule électrique avec une autonomie de 500 km présente une bonne autonomie. En effet, 500 km suffisent à couvrir les besoins quotidiens d’un Français moyen (pour aller travailler, faire ses courses alimentaires, sortir le week-end…). Autrement dit, une seule recharge du véhicule suffit pour couvrir les besoins quotidiens.

L’info IZI

La majorité des trajets quotidiens en France (du lundi au vendredi) font moins de 80 km.

Pour choisir votre véhicule électrique, il est surtout recommandé d’étudier vos habitudes de déplacements. Il est par exemple inutile d’acquérir un véhicule électrique lourd et puissant si vous ne réalisez que de courtes distances. A l’inverse, si vous réalisez régulièrement de nombreux déplacements longues distances (professionnels ou personnels), il sera déconseillé d’opter pour une petite voiture électrique (dont l’autonomie sera limitée).

🔍 A lire : quelle taille de batterie choisir pour une voiture électrique ?

Comment optimiser l’autonomie d’un véhicule électrique ?

  • 1

    Adoptez une conduite douce et souple. L’écoconduite permet d’économiser de l’énergie et de réduire au passage les risques d’accidents de la route.

  • 2

    Rechargez en 20 – 80 %. C’est la recharge optimale d’une batterie de voiture électrique qui couvre les besoins quotidiens moyens d’un automobiliste. Les batteries sont fragiles aux excès de charge et aux décharges complètes qui l’usent sur le long terme.

  • 3

    Rechargez fréquemment. Préférez des recharges courtes et régulières plutôt qu’une charge longue qui surchauffe la batterie.

  • 4

    Favorisez les charges lentes. Utilisez une borne de recharge à domicile (7 kW jusqu’à 22 kW) ou une prise renforcée (3,7 kW) plutôt que des stations de charge rapide dont la recharge altère les composants de la batterie.

  • 5

    Stationnez à l’abri. Protégez votre voiture des températures extrêmes en la garant au garage ou sur une place de stationnement protégée du froid.

  • 6

    Rechargez uniquement quand vous en avez besoin. Si vous venez de recharger vos batteries à 100 % de leur capacité, alors utilisez votre véhicule. Attention, si votre véhicule chargé reste à l’arrêt, l’énergie stockée dans vos batteries peut diminuer en fonction des variations de température.

🔍 A lire aussi : comment prolonger la durée de vie d’une batterie ?

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Marine
Marine Rédactrice Web

Rédactrice Web chez IZI by EDF, ma mission est de vous proposer des contenus de qualité et à jour sur les dispositifs de recharge pour véhicules électriques et les travaux de rénovation électrique.

Sources

  • (1) Ly, L., & Martin, Y. (2024, 19 avril). Autonomie des voitures électriques - Des constructeurs trop optimistes - Actualité. UFC-Que Choisir. https://www.quechoisir.org/actualite-autonomie-des-voitures-electriques-des-constructeurs-trop-optimistes-n121434/

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