Pratique en amont d’un chantier de rénovation, un schéma électrique représente sur papier un circuit électrique et ses différents composants à l’aide de symboles normalisés. Besoin d’en savoir plus sur le fonctionnement de votre installation électrique ? IZI by EDF revient sur les particularités des différents types de schéma électrique.
En préambule : les symboles et les couleurs de l’électricité
Pour bien comprendre les différents éléments d’un schéma électrique, mieux vaut être familiarisé avec des symboles universellement utilisés. Pour connaître ces symboles, vous pouvez vous référer à la notice ou à l’emballage des appareils électriques.
Attention, tous les schémas n’utilisent pas les mêmes symboles ! Sur un schéma architectural ou unifilaire, la lampe est symbolisée par un X et l’interrupteur par un cercle traversé par un tiret en biais. Sur un schéma développé ou multifilaire, la lampe est symbolisée par un cercle barré d’un X et l’interrupteur par deux petits ronds reliés par un trait.
La règle générale lors de la création d’un schéma électrique est de représenter l’ensemble des éléments en position de repos, donc non traversés par le courant.
Quant aux couleurs, elles sont utilisées dans tous les schémas (à l’exception de l’architectural), pour représenter les conducteurs (ou fils). La terre est usuellement représentée en vert ou en jaune, le neutre en bleu et la phase en rouge, orange, noir ou marron.
A titre d’exemple, voici quelques symboles électriques :
Interrupteur | Double interrupteur | Lumière au plafond | Circuit plaques de cuisson | Circuit lave-linge | Terre | Télérupteur |
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1 – Le schéma architectural ou schéma d’implantation électrique : lister les besoins
Le schéma d’implantation électrique permet de donner une vision d’ensemble du projet d’installation électrique. Il s’agit d’une étape particulièrement importante dans la réalisation d’un chantier, aussi doit-elle donner lieu à de nombreux échanges entre le client, l’installateur et, le cas échéant, l’architecte.
Création du schéma d’implantation électrique
Dans le cadre d’une construction neuve ou d’une rénovation, vous allez échanger avec l’installateur électrique afin de parvenir à un schéma reprenant l’ensemble de vos besoins. Tous les installateurs n’ont pas les mêmes méthodes : certains préfèrent créer en amont un schéma d’implantation, qui servira de base de discussion, quand d’autres commencent à travailler directement avec le client afin de prendre en compte ses idées dès les premiers croquis.

Que trouve-t-on sur un schéma d’implantation électrique ?
Le schéma d’implantation électrique reprend la structure en deux dimensions du plan architectural avec une vue des pièces par le haut créée à l’échelle. On peut donc y voir les parois, les ouvertures (portes et fenêtres), auxquelles s’ajoutent les différents éléments de l’installation électrique :
- Prises de courants
- Interrupteurs
- Eclairage
- Thermostat
- Appareils de chauffage électriques
Afin de créer le schéma d’implantation électrique, l’installateur utilisera des symboles normalisés qui serviront notamment à distinguer les interrupteurs simples des va-et-vient, ou les socles avec une ou plusieurs prises de courant. Une fois finalisé, le schéma d’implantation électrique constitue une feuille de route et permet à l’installateur de ne rien oublier.

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Je lance mes travauxUn schéma d’implantation électrique qui respecte la règlementation
Lors de la phase de création du schéma électrique, il est essentiel de connaître la base d’équipements minimale définie par la NF C 15-100. Elle permet de répertorier pièce par pièce les éléments à installer :
- Dans le séjour : cinq prises avec terre si la superficie est inférieure à 28 m² / sept prises avec terre si la superficie est supérieure à 28 m², et des prises dédiées aux appareils de télécommunication (prises de télévision et de réseau).
- Dans la cuisine : trois prises avec terre pour une superficie inférieure à 4 m² / six prises minimum pour une superficie supérieure à 4 m², dont quatre au-dessus du plan de travail.
- Dans les chambres : trois prises avec terre au minimum et une prise dédiée aux appareils de télécommunication.
- Dans la salle de bain : des équipements électriques étanches de type IPX4 ou IPX7
- Autres pièces : au moins une prise avec terre pour toutes les pièces d’une superficie supérieure à 4 m², y compris les couloirs.
2 – Le schéma du tableau électrique : sécuriser l’installation
Le tableau électrique sert à distribuer l’électricité jusqu’aux différents appareillages associés à un ou plusieurs circuits électriques. Outre le bornier de raccordement à la terre, le tableau électrique est équipé au minimum d’interrupteurs différentiels et de disjoncteurs, qui protègent respectivement les personnes et les équipements en cas de courant de fuite.
Le schéma du tableau électrique est indispensable car il permet :
- de confirmer les besoins évoqués lors de la réalisation du schéma de principe
- de chiffrer les dépenses nécessaires à la réalisation du tableau
Déterminer le nombre de disjoncteurs
Une fois que l’installateur possède la liste de tous les éléments électriques de l’habitation, il va pouvoir regrouper ces différents éléments afin de les protéger à l’aide d’un disjoncteur. Chaque disjoncteur possède un calibre, exprimé en ampère, qui permet de savoir quels éléments il est capable de protéger :
- 10A : circuit d’éclairage (jusqu’à 8 points lumineux)
- 16A : circuit de prises (pour 8 prises, ou 20A jusqu’à 12 prises)
- 20A : une seule prise spécialisée (par exemple le lave-linge, la chaudière, le ballon d’eau chaude, la pompe à chaleur…)
- 32A : une seule prise spécialisée (ce calibre est généralement réservé à la plaque de cuisson)
Savoir quels interrupteurs différentiels choisir
Dès que le nombre de disjoncteurs est correctement déterminé, l’installateur va choisir le nombre et le type d’interrupteurs différentiels en appliquant les règles suivantes :
- L’intensité nominale d’un interrupteur différentiel doit être supérieure ou égale à celle du disjoncteur de branchement principal.
- Il ne doit pas y avoir plus de 8 disjoncteurs derrière un interrupteur différentiel.
- Au moins deux interrupteurs différentiels doivent prendre en charge les circuits d’éclairage et les circuits de prises de courant.
- Les équipements fonctionnant en courant continu (lave-linge, plaque de cuisson) doivent être reliés à un interrupteur différentiel de type A, les autres à un interrupteur différentiel de type AC.

Connaître la taille du tableau électrique
En dernier ressort, la taille du tableau électrique va être déterminée par le nombre de disjoncteurs. Ainsi, la méthode la plus simple pour calculer cette taille consiste à :
- Diviser le nombre de disjoncteurs par 8
- Prendre la valeur de l’entier immédiatement supérieur pour déterminer le nombre d’interrupteurs différentiels
- Prévoir autant de rangées sur le tableau qu’il y a d’interrupteurs différentiels
- Prévoir une place vacante dans le tableau électrique en cas d’ajout d’équipements
La répartition des différents disjoncteurs relève quant à elle de la norme et de la continuité du service : dans le cas où un interrupteur différentiel se déclenche, une partie des éclairages et des prises de courant doit continuer à être fonctionnelle.
3 – Le schéma électrique unifilaire : comprendre le circuit
Il s’agit d’un plan de la maison montrant l’emplacement des différents conduits électriques. Il tire son nom du fait que chaque disjoncteur est relié aux équipements à l’aide d’un fil, sans tenir compte du nombre réel de de conducteurs. Il permet à toute personne intervenant sur l’installation d’analyser et comprendre le fonctionnement du circuit électrique.
Création du schéma électrique unifilaire
Pour réaliser correctement ce schéma, il faut avoir créé au préalable le plan architectural et le schéma du tableau électrique, ceci afin de connaître :
- Les différentes applications de l’installation électrique : prises de courant, éclairage, prises spécialisées, chauffage…
- Le nombre et le type de disjoncteurs et d’interrupteurs différentiels
- Les associations entre les applications et les protections électriques
Par la suite, la réalisation du schéma se fait en trois étapes :
- L’installateur commence par positionner le disjoncteur principal (ou disjoncteur de branchement), suivi des interrupteurs différentiels. Le schéma doit être légendé : à côté du disjoncteur principal, on indique la puissance souscrite (15/45 A, 30/60 A ou 60/90A) et la protection (500 mA) ; à côté des interrupteurs différentiels, on indique l’intensité nominale, le seuil de protection et le type (A ou AC).
- Ensuite, l’installateur peut positionner les disjoncteurs divisionnaires reliés à chaque interrupteur différentiel, en indiquant là aussi la puissance.
- Pour terminer, on complète le schéma en faisant apparaître les sections des conducteurs ainsi que les applications électriques en bout de ligne.
Le schéma électrique multifilaire pour l’installation des éléments
Alors que le schéma électrique unifilaire était dédié à la compréhension du fonctionnement des circuits électriques d’une habitation, le schéma électrique multifilaire possède un rôle pratique facilitant l’installation des différents éléments. L’ensemble des conducteurs sont représentés : phase, neutre et terre. L’interprétation des schémas de puissance et de commande est alors beaucoup plus claire.
Le schéma électrique multifilaire apporte de nombreuses informations concernant le câblage, les conducteurs et tous les éléments du circuit. L’ensemble est codifié avec précision et le schéma ne peut être lu (et créé) que par un professionnel expérimenté.
Dans quels contextes utiliser un schéma électrique multifilaire ?
Ce type de schéma est toujours nécessaire dans deux contextes :
- pour comprendre et maîtriser une installation de circuits à courant faible : ceux qui alimentent une télévision ou un interphone par exemple.
- pour réaliser le câblage d’un circuit à courant fort complexe : par exemple lors de l’installation d’un interrupteur va-et-vient.
4 – Le schéma électrique développé, ou schéma de principe, pour la maintenance du circuit
Sur ce plan, les différents éléments sont disposés afin de privilégier une compréhension simple du fonctionnement du circuit. Les fils sont ainsi représentés sans croisement, ce qui permet de suivre aisément le tracé de chaque circuit. Les différents composants de l’installation sont également disposés de façon à correspondre à la séquence de fonctionnement du circuit.
Attention : sur ce schéma, les symboles ne sont pas nécessairement reproduits à l’emplacement qui a été défini lors de la phase du schéma d’implantation. La logique qui gouverne sa réalisation est basée sur le fonctionnement global du circuit plus que sur la topographie. C’est pour cette raison que le schéma électrique développé est le plus indiqué lorsqu’il s’agit de régler un problème.

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